Hiver : Charger et entretenir sa batterie

Publié le par frico-racing

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Hiver : Charger et entretenir sa batterie

Cachée sous la selle, parfois difficile d’accès, la batterie tant qu'elle ne donne pas de signes de faiblesse est parfois négligée et pourtant !

Qu’est-ce qu’une batterie ?

La batterie fournit le courant nécessaire au fonctionnement du démarreur et à l’allumage pendant la phase de démarrage (sauf dans le cas où l’on trouve un volant magnétique, mais ça se fait rare). Elle sert aussi de réserve de courant aux équipements consommateurs de la moto chaque fois que le moteur tourne à un régime trop lent pour que le générateur débite un courant suffisant.

Les batteries de motos modernes sont en 12 volts. Il s’agit de la tension délivrée par la batterie.
La capacité de la batterie est indiquée en ampères-heures (A/h). Ainsi, une batterie classée 10 A/h peut débiter, dans certaines conditions normalisées, 10 ampères pendant une heure ou 1 ampère pendant 10 heures.

La majorité des batteries de motos sont de type plomb-acide, mais on trouve de plus en plus des batteries de type gel...Et depuis peu au lithium
Les batteries au gel et les plomb-acide dites « sans entretien » ne réclament, comme le nom l’indique, aucun entretien ni remise à niveau des liquides. Cet article traite donc principalement des batteries dites « classiques ».

Une batterie plomb-acide est constituée d’une série d’éléments séparés contenus dans un bac commun. Une batterie de 12 volts en comporte six. Chaque élément forme un petit bac séparé à l’intérieur de la batterie. Chaque élément est fait de deux jeux de plaques alternées, positives et négatives, qui sont en fait des grilles. Les plaques positives sont recouvertes de péroxyde de plomb après charge (de couleur brune) et les plaques négatives de plomb métallique spongieux (de couleur grise).
Les plaques positives, comme les plaques négatives, sont reliées entre elles par des pontets et chaque jeu est connecté à la borne extérieure correspondant à sa polarité sur le dessus de la batterie.
Chaque élément contient plusieurs plaques, mais il y a toujours une plaque négative de plus afin que chaque plaque positive soit placée entre deux plaques négatives. Entre les plaques, on place des séparateurs en carton traité, en plastique ou en fibre de verre qui empêchent tout contact générateur de court-circuit entre les plaques.
Les éléments sont remplis d’une solution d’acide sulfurique et d’eau, l’électrolyte, contenant environ 60 % d’eau et 40 % d’acide, d’où l’appellation « batterie plomb-acide ».

La batterie est donc un générateur électrochimique, un appareil qui transforme la réaction produite par l’électrolyte sur les plaques en énergie électrique. Cette réaction finit par produire des résidus inactifs qui tombent au fond des éléments dans l’espace réservé sous les plaques. En outre, la décomposition de l’eau produit un mélange gazeux qui s’échappe de la batterie alors que la solution acide se concentre.
Il faut par conséquent remettre de l’eau distillée lorsque le niveau de l’électrolyte est trop bas. N’ajoutez pas d’acide sulfurique pour relever le niveau car l’électrolyte trop fort attaquerait les plaques. Le métal retiré des plaques tombant alors dans les chambres de décantation risquerait de causer un court-circuit interne, mettant la batterie hors d’usage.

Pourquoi une batterie se décharge-t-elle ?

En service normal, la batterie est chargée par l’alternateur de la moto entraîné par le moteur. Il peut arriver cependant que, dans certaines conditions d’emploi, la batterie soit à plat. Il faut alors la retirer de la moto et la recharger avec un appareil spécifique (un chargeur), branché sur le réseau domestique.
C’est souvent le cas avec les motos utilisées sur de très courts trajets au cours desquels la génératrice n’a pas le temps de recharger la batterie vidée par les coups de démarreur, ou lorsque le moteur ne tourne qu’à bas régime et que l’alternateur ne parvient pas à compenser par son débit la consommation des appareils qui doivent puiser dans les réserves de la batterie.

Si la moto n’a pas été utilisée pendant un certain temps, la batterie peut être déchargée car il se produit constamment des réactions chimiques dans une batterie, même complètement déconnectée du circuit, et ces réactions conduisent à une décharge lente, mais complète, appelée auto-décharge.
Si la batterie est en bonne condition, cette auto-décharge peut atteindre 1 % par jour. Si votre batterie est à plat après seulement quelques jours d’inactivité, elle est certainement hors d’usage et doit être remplacée d’urgence.
Autre inconvénient de cette auto-décharge: le sulfate de plomb qui se forme sur les plaques est plus dur à attaquer lors de la recharge. Aussi, lorsque la moto est arrêtée pendant une longue période, sa batterie doit être rechargée si la mesure du voltage indique qu’elle n’est chargée qu’à 50 % ou moins de sa capacité totale. Si vous négligez cette précaution, la formation d’une grande quantité de sulfate de plomb sur les plaques rendra la batterie inutilisable.

Comment vérifier l’état de la batterie ?

Il n’est guère pratique de vérifier l’état de charge d’une batterie de moto en mesurant la densité de l’électrolyte car elle ne contient pas assez de liquide pour en prélever avec une pipette pèse-acide. Il faut utiliser un voltmètre relié aux bornes extrêmes de la batterie.
Une batterie de 12 volts doit avoir une tension propre entre bornes de l’ordre de 12,5 volts et doit être rechargée si cette tension descend au-dessous de 11 volts. Lorsque la batterie est chargée, la tension aux bornes doit être d’environ 15 volts. Sur les motos équipées d’un démarreur électrique, la tension d’une batterie 12 volts bien chargée doit chuter entre 8 et 10 volts lorsque le démarreur est lancé.

On peut parfois se rendre compte visuellement de l’état de charge d’une batterie. Lorsqu’elle est totalement chargée, les plaques positives sont d’une couleur brun foncé. Si elle est déchargée, celles-ci sont d’un brun plus pâle. Les plaques négatives, gris métal, ne changent pas de couleur selon l’état de charge.
Des dépôts blanchâtres sur les plaques indiquent que la batterie doit être remplacée.

En premier lieu, contrôlez le niveau de l’électrolyte (le liquide). Les batteries « classiques » ont un bac transparent grâce auquel on peut voir immédiatement le niveau de l’électrolyte. Le minimum et le maximum sont indiqués par des traits horizontaux tracés à la partie supérieure du bac.
En fonctionnement normal, la batterie perd de l’électrolyte en petites quantités soit par évaporation, soit par transformation de l’eau en hydrogène et en oxygène, gaz formés lors de la charge effectuée par le générateur de la moto, et évacués par les évents de la batterie. La batterie ne doit pas être trop remplie, l’excès d’électrolyte serait évacué par évents lors de la charge.

Encore une fois, tout cela n’est pas valable pour les batteries dites « sans entretien », qui sont toutes noires.

Les bornes de la batterie ne doivent présenter aucun signe de corrosion. Si c’est le cas, il faut les nettoyer avec un papier abrasif fin (ou toile émeri). On peut aussi recouvrir les bornes d’une graisse spéciale pour les protéger. C’est un point important car des bornes corrodées offrent un mauvais contact électrique et s’opposent au passage du courant. Le démarrage en est affecté en premier lieu car l’allumage et le démarreur dépendent uniquement de la batterie tant que le moteur n’a pas atteint un certain régime.

Assurez-vous que l’évent de la batterie n’est pas bouché car, dans ce cas, les gaz ne peuvent être évacués. La pression augmente alors dans le bac dans une proportion telle que celui-ci peut se fendre. On a vu des batteries exploser par suite d’une accumulation de gaz sous pression dans le bac. Vérifiez donc que le bac n’est pas fêlé. Des signes de corrosion blanchâtre sur le porte-batterie indiquent que la batterie a eu des fuites. Si la moto est tombée de sa béquille, il est possible que le bac de la batterie ait été cassé, même si, apparemment, le reste de la machine n’a pas souffert. La plupart des batteries sont maintenues par une courroie élastique. Vérifiez son état et son positionnement. Une des causes les plus fréquentes de fêlures des bacs de batterie est une courroie cassée ou mal montée. Vérifiez aussi les cales de caoutchouc placées au fond du porte-batterie et assurez-vous de leur bon état.

Enfin, soyez très précautionneux lorsque vous manipulez une batterie afin que l’électrolyte ne vienne pas en contact avec votre peau. L’acide sulfurique, même dilué, peut causer de très désagréables brûlures. Il faut, dans ce cas, se laver immédiatement à l’eau courante pendant plusieurs minutes. Si de l’électrolyte pénétrait dans vos yeux, lavez-les aussitôt sans attendre à l’eau courante et consultez un médecin. L’acide sulfurique peut rendre aveugle.

Comment recharger la batterie ?

Si une basse tension montre que la batterie doit être rechargée, démontez-la de la moto et reliez la batterie au chargeur, le fil + (rouge) à la borne positive et le fil – (noir) à la borne négative. Vérifiez bien que le branchement est correct (le + au + et le – au -) et que les pinces donnent un bon contact.
Sur une batterie classique, dévissez les bouchons fermant les éléments pour assurer l’aération.

Branchez le chargeur et laissez la batterie en charge quelques heures (ou une nuit).
Il faut un chargeur spécifique moto avec une intensité de l’ordre d’un dixième de la capacité (en ampères/heure) de la batterie. Dans ces conditions, une charge lente complète prend une dizaine d’heures.

Un chargeur « intelligent », capable de détecter le niveau de charge de la batterie et d’adapter l’intensité de la recharge en fonction. Convient pour toute batterie acide-plomb de 12 V d’une capacité de 2,5 à 18 Ah, y compris les batteries étanches de démarrage du type « MF » (soit chargées à sec, soit du type « MF humide » déjà remplies et chargées en usines), pour motos et véhicules assimilés mais également pour les batteries étanches de type gel.

Débranchez le chargeur et déconnectez-le de la batterie. Vérifiez la tension entre les bornes.
Si la tension est remontée, vérifiez le niveau de l’électrolyte et complétez pour compenser l’évaporation qui s’est produite pendant la charge. Recontrôlez la tension après une demi-heure. Essuyez le dessus de la batterie, remettez les bouchons et remontez la batterie sur la moto.
Si la tension est toujours basse, remettez la batterie en charge. Si la batterie ne prend pas la charge ou si elle se décharge rapidement, elle doit être remplacée.
En cas de remplacement de la batterie, assurez-vous que la capacité (Ah) est identique.

La mise en charge d’une batterie donne lieu à la production d’un mélange gazeux explosif. Ne fumez jamais à proximité d’une batterie en charge (choisissez un lieu ventilé) et ne faites pas d’étincelles.

Point important : il est déconseillé de mettre régulièrement une batterie de moto en charge sur un chargeur auto.
Celui-ci délivre en effet une puissance trop importante, calibrée pour les batteries de voiture qui sont bien plus puissantes que celles pour motos.
Toutes les deux sont certes en 12 volts, mais avec une intensité différente. Or il faut dans l’idéal utiliser un chargeur qui recharge lentement, avec une intensité de l’ordre d’un dixième de la capacité (en ampères/heure) de la batterie.
Une charge lente évite aux plaques internes de se déformer et de se dégrader.
Une charge trop rapide, avec un chargeur auto, diminuera la durée de vie de la batterie moto.
Mais cela reste possible en solution d’appoint.

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D
Pas inutile de faire un rappel. Merci Frico.
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