La rentrée de la FFMC
Rien de durable ne se fonde sur la force. (Maréchal Lyautey)
Développement durable. L’association de ces deux mots qu’on ne cesse de nous asséner peut paraître paradoxale tant le développement signifie exploitation - donc diminution - de nos ressources naturelles alors que le durable implique au contraire d’entretenir ce que nous avons pour ne pas renouveler, consommer, fabriquer inutilement. Pas simple quand l’ensemble de notre société se fonde sur l’envie de bénéficier de toujours plus de confort, de services, etc. Pas simple quand l’emploi dépend bien davantage du côté développement que du côté durable. Pas simple quand nos habitudes de vie sont bien ancrées et qu’on n’a juste pas envie de sacrifier ce qu’on a parfois mis longtemps à acquérir Sans parler de ceux qui n’ont pas bénéficié du confort dont disposent les plus nantis et qui voient d’un très mauvais œil qu’on prétendre leur interdire l’accès à ce confort « pour le bien de l’humanité »…
Et surtout, pas simple quand la communication autour de certaines dispositions comme les ZFE (ex-ZCR) utilisent l’argument de la responsabilité collective pour faire passer en force des règles pas toujours bien comprises d’abord parce que mal – ou pas - expliquées, mais aussi parfois parce qu’injustes et surtout injustifiées voire contre-productives !
Ainsi, côté ZFE, la France fait exception en amalgamant sans aucune distinction ni nuance tous les véhicules à moteur thermique dans les restrictions de circulation. Une disposition qui au premier regard peut sembler logique puisqu’un moteur thermique pollue, qu’il propulse deux ou quatre roues. Et que plus il est ancien, moins il bénéficie des avancées techniques qui limitent la pollution. Soit. Pourtant, quelques éléments vont à l’encontre de ce raisonnement trop simpliste parce qu’ignorant, volontairement ou non, certains paramètres de l’équation en jeu.
Le paramètre humain, fondamental parce qu’il conditionne l’acceptabilité d’une mesure. Sous cet angle, imposer sans explication les restrictions de circulation est profondément injuste pour les plus défavorisés qui n’ont pas d’alternative crédible à leur véhicule personnel et n’ont pas d’autre solution pour pallier l’interdiction du seul véhicule qui leur soit accessible et leur rende le nécessaire service de mobilité. Rien non plus sur l’éco-conduite, porteuse de très fortes économies d’énergie comme l’avait souligné une étude de l’IFP Énergies Nouvelles..
L’autre paramètre qu’ignore cette mesure est le constat que la FFMC, la FEMA et bien d’autres ont déjà fait depuis longtemps : l’utilisation d’un deux-trois-roues motorisé (2RM) dans les zones urbaines permet de faciliter davantage la circulation donc limite les bouchons et par conséquent la pollution ! Cet aspect favorable du 2RM vient d’ailleurs d’être souligné par un rapport de l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) …
Qu’on se rassure donc dans les rangs de la FFMC : on peut tout à fait défendre une meilleure prise en compte de l’écologie et la pratique de la moto sans grand écart ! C’est scientifiquement prouvé.
Le Bureau national