Les exilés et évadés fiscaux, ces braqueurs d’hôpitaux (et d’écoles)
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Est-ce qu’on peut comparer des individus plein aux as qui placent leur argent dans des paradis fiscaux pour ne pas payer d’impôts à des délinquants braquant un hôpital ? Oui, selon l’ONG Oxfam (et moi aussi). Dans une vidéo coup de poing (en fin d'article) ; diffusée fin 2017, l’organisation s’attaquait à l’un des fléaux de notre temps en illustrant à la perfection le fait que l’exil fiscal illégal est un acte délinquant, oui oui, et qu’il a des conséquences sociales gigantesques.
Extrait du communiqué d’Oxfam :
Quand les multinationales et les grandes fortunes ne paient pas leur juste part d’impôts, l’impact pour l’économie n’est pas seulement financier, il est également humain. Moins d’argent dans les caisses de l’Etat, c’est moins d’argent pour entretenir ou développer des services publics essentiels, tels que les soins de santé, l’éducation, les transports publics. Et ce sont très souvent les personnes les plus pauvres qui en paient le prix en renonçant à des services devenus inaccessibles pour elles.
Sauf qu’en privant l’Etat de plusieurs milliards d’euros (les chiffres de l’exil fiscal atteignent plus de 200 milliards en Europe, et les Français sont tout en haut du classement), les planqués des paradis fiscaux mettent en péril des institutions vitales comme l’école ou l’hôpital. La vidéo n’a rien d’exagéré donc, et elle est d’autant plus forte qu’elle a précédé de quelques jours l’explosion de l’affaire des Paradise Papers.
Les #ParadisePapers ne sont pas une anomalie du système… ils sont le système
Pendant que Macron avance que les riches sont les « premiers de cordée » (en nous suggérant de les laisser tranquilles !) et qu’il coupe le budget des hôpitaux, austérité oblige, on apprend à travers les Paradise Papers que les premiers de cordée ont coupé la corde depuis longtemps et nous laissent entre « feignants » pour régler la facture des services publics. Comme c’est charmant.
Il n’y a pas mieux pour convaincre que ces biens et services publics coûtent trop cher. Pourtant, ceux qui coûtent cher, ce sont eux, les délinquants en col blanc. Eux et leur système qui autorise cette destruction méthodique de la solidarité sociale.
Rappelons quelques chiffres :
– la France perdrait entre 35 (estimation basse) et 80 milliards d’euros PAR AN à cause des évasions et optimisations fiscales
– l’OCDE pense qu’entre 100 et 240 milliards d’euros sont opacifiés dans des paradis fiscaux chaque année dans le monde
– La Commission Européenne, elle, avance le chiffre de 1000 milliards d’euros par an rien que pour les 28 états de l’UE !
– au sujet des places offshores des Paradise Papers, l’article du Monde mentionne la somme folle de 12 milliards de milliards d’euros planquée au chaud, loin des comptes des Etats endettés…
Lire aussi : Le Luxembourg, les multinationales et l’évasion fiscale !
Sur les milliardaires philanthropes
Alors bien sûr, les chantres du capitalisme libéral se presseront de dire qu’il existe des milliardaires géniaux, qui donnent des fortunes à certains hôpitaux, ou dont les fondations font telle ou telle prouesse ici ou là. Mais là encore, il n’y a aucune raison de les féliciter, nos pseudo-philanthropes.
Se soustraire à l’impôt et choisir de défiscaliser en créant une fondation, c’est déjà loin d’être justifiable, éthiquement. Mais comment ne pas comprendre que ces dons privés n’équivaudront jamais les financements publics assurés par des riches assurant le plein paiement de leurs impôts (et donc, par la condamnation totale de leur exil fiscal) ?
Un homme seul (fut-il beau, intelligent, riche, etc.) ne sait pas tout, ne voit pas tout. Et surtout, il est plein de conditionnements. Il peut choisir de financer tel type de machine par intérêt. Choisir de financer tel hôpital par intérêt. Choisir de financer tel service précis, par intérêt aussi. Ne financer que des services dans des hôpitaux privés, par exemple, ou que les machines concernant telle maladie, parce qu’une personne proche de lui a hérité de cette maladie… Ici, on ne parle plus d’écueils. On parle simplement de financements privés d’intérêts privés.
Alors bien sûr qu’il existe également des failles dans la répartition logistique des finances publiques. Qu’il existe des magouilles, dans les appels d’offre et autres. Mais il existe aussi des garde-fous qui assurent que l’argent de nos impôts soit en grande partie récolté et utilisé pour des projets d’intérêt public. Notamment dans les domaines de l’éducation de la santé. Seulement, en ces périodes de libéralisation à tout va (et donc de diabolisation de l’instance étatique) on aurait tendance à l’oublier. Et outre les politiciens (parfois plus libéraux que les libéraux eux-mêmes), les médias jouent leur rôle à fond.
Lire aussi : Politiciens ou médias : qui détruit le plus la vérité, et pourquoi ?
Rappelons-nous juste qu’alors que le Gouvernement Valls supprimait plus de 20 000 postes dans le monde de la santé déjà au bord du gouffre (suicide, dépressions, burn-out) et faisait reculer le budget des hôpitaux (et Macron continue dans la même veine, avec – 2,6 milliards pour le budget 2018), les médias se sont empressés de dénoncer… 5 vitres cassées par des manifestants à l’hôpital Necker, mettant sur le même plan une destruction politique méthodique, qui brise des vies entières, et trois bouts de plexiglas…
L’Etat, ce n’est pas (encore) nous mais…
L’Etat est un peu vu comme l’ennemi de tous : des riches (enfin, surtout pour les très riches), des pauvres, de la classe moyenne, des nationaux, des étrangers…
Mais ne crions pas au loup avec ceux qui ont tout intérêt à ce que l’Etat soit l’ennemi désigné, ceux-là même qui vont demander à l’Etat de « faire des efforts », de baisser ses déficits, de réduire le nombre de fonctionnaires, de combler le trou de la Sécu, alors que le vrai souci est à chercher du côté… de l’exil et des optimisations fiscales !
En réalité, l’État n’est qu’un ensemble d’institutions. Réunies, elles ont le privilège de la domination légitime, certes, mais il pourrait aussi en être autrement si nous prenions la décision politique, collective, de voter autrement, de changer les règles du jeu, de changer les modes d’élection, de changer la Constitution, de changer l’exercice du pouvoir, en somme.
Sources : https://www.indigne-du-canape.com/
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