Sortir du Néolibéralisme !?

Publié le par frico-racing

Vers les 600 abonnés, pour ne rien rater, abonnez vous à mon blog (gratuit) newsletter en bas de page à droite...

Sortir du Néolibéralisme !?

Le néolibéralisme est « un projet de classe visant à renforcer le pouvoir des élites capitalistes ». Stratégie qui s’est transformée en pratiques et en institutions (FMI, Banque mondiale, UE)... Ces dernières ont ensuite produit des politiques publiques qui façonnent des manières d’agir et de penser de nos sociétés. À commencer par ce dogme selon lequel la concurrence serait le meilleur outil de régulation des activités humaines. 

Une utopie, en voie de réalisation, d’une exploitation sans limite !

Dans les années 1980, le FMI était le bras armé de la révolution libérale (Les années Tatcher/Reagan). L'institution promouvait partout les mêmes politiques : réduction de la taille de l'Etat (entendez dépenses pubiques), excédents budgétaires, déconstructions des politiques sociales, privatisations massives et ouvertures des marchés. Ces politiques ont même été connues sous le nom de « consensus de Washington » en référence au siège du FMI.

Un processus de redistribution des richesses qualifié par certains « d’accumulation par dépossession », concept large qui va bien au-delà de l’exploitation capitaliste classique. La financiarisation de l’économie, le renforcement de la concurrence, l’élargissement des privatisations et les réformes fiscales successives réaffectent les revenus et les actifs en faveur des plus riches, au détriment des foyers modestes et moyens, de la majorité des citoyens. « Les néolibéraux sont totalement indifférents au bien-être collectif. » Égoïstes, ils préfèrent l’enrichissement démesuré d’une classe sociale dont ils font partie. Le néolibéralisme n’est donc pas une pensée du bien commun. C’est aussi en ce sens qu’un « socialisme libéral » n’a aucun sens.

La mondialisation des marchés financiers, jointe au progrès des techniques d’information, assure une mobilité sans précédent de capitaux et donne aux investisseurs, soucieux de la rentabilité à court terme de leurs investissements, la possibilité de comparer de manière permanente la rentabilité des plus grandes entreprises et de sanctionner en conséquence les échecs relatifs. Les entreprises elles-mêmes, placées sous une telle menace permanente, doivent s’ajuster de manière de plus en plus rapide aux exigences des marchés ; cela sous peine, comme l’on dit, de « perdre la confiance des marchés », et, du même coup, le soutien des actionnaires qui, soucieux d’obtenir une rentabilité à court terme, sont de plus en plus capables d’imposer leur volonté aux managers, de leur fixer des normes, à travers les directions financières, et d’orienter leurs politiques en matière d’embauche, d’emploi et de salaire.

Le darwinisme social domine et assigne à tous et à chacun les plus strictes prescriptions de performance : faiblir c’est faillir. Nos fondements culturels sont renversés : tout postulat humaniste est disqualifié ou démonétisé car le néolibéralisme a le monopole de la rationalité et du réalisme. Margaret Thatcher l’a indiqué en 1985 : «  There is no alternative  ». Tout le reste n’est qu’utopie, déraison et régression.

Les vertus du débat et de la conflictualité sont discréditées puisque l’histoire est régie par une nécessité!... Avec l’appui du personnel politique acquis à sa cause (droites et sociaux démocrate) s’instaurent le règne absolu de la flexibilité et de la déréglementation sociale ; avec les recrutements sous contrats à durée déterminée ou les intérims et les « plans sociaux » à répétition, et, au sein même de l’entreprise, la concurrence entre filiales autonomes, entre équipes contraintes à la polyvalence et, enfin, entre individus, à travers l’individualisation de la relation salariale : fixation d’objectifs individuels ; entretiens individuels d’évaluation ; évaluation permanente ; hausses individualisées des salaires ou octroi de primes en fonction de la compétence et du mérite individuels ; carrières individualisées ; stratégies de « responsabilisation » tendant à assurer l’auto-exploitation de certains cadres qui, simples salariés sous forte dépendance hiérarchique, sont en même temps tenus pour responsables de leurs ventes, de leurs produits, de leur succursale, de leur magasin, etc., à la façon d’« indépendants » ; exigence de l’« autocontrôle » qui étend l’« implication » des salariés, selon les techniques du « management participatif », bien au-delà des emplois de cadres. Autant de techniques d’assujettissement rationnel qui, tout en imposant le surinvestissement dans le travail, et pas seulement dans les postes de responsabilité, et le travail dans l’urgence, concourent à affaiblir ou à abolir les repères et les solidarités collectives.

Que faire ?

L’Etat social est l’antithèse du néolibéralisme. Son principe est l’économie mixte : l’initiative privée a du bon, mais l’intervention publique (de l’État) est indispensable et sa mission ne se réduit pas à être une roue de secours sociale libérale. Protection sociale, services publics, droit du travail, politique économique (des revenus, budgétaire, monétaire, industrielle, commerciale…) : ces dispositifs créent des emplois, du mieux-être social, soutiennent la demande globale et partant aussi la production et l’investissement privés. Éducation, recherche, infrastructures, politique industrielle : ils assurent aussi la compétitivité à long terme...Critiqué de l'intérieur Le néolibéralisme montre ses limites ; dans un article (voir ci dessous) signé de trois de ses économistes, le FMI estime que les politiques "néolibérales" ont été "survendues", notamment l'ouverture des marchés de capitaux et les politiques d'austérité !...

La justification ultime de l’Etat social (appelé "providence ou qualifié d'assistanat pour les libéraux) est la même que le suffrage universel : Celui de l’intérêt général !... Le néolibéralisme, par la mondialisation, contourne le suffrage universel pour mieux remettre en cause l’Etat social en lui dictant sa loi. Les inégalités creusent le désastre social, le mépris du peuple le désarroi politique.

Le XXe siècle a été marqué par l’opposition entre capitalisme et communisme. La disparition de ce dernier avec la chute du mur de Berlin peut laisser croire que le monde vit dorénavant dans des « économies capitalistes de marché ». Cette idée est contestable : elle gomme le poids considérable de l’État social encore existant (protection sociale, services publics, droit du travail, politiques économiques budgétaires, monétaires, des revenus…) dans nos économies. En ce sens l’État social n’a pas seulement une dimension antilibérale, il a une dimension proprement anticapitaliste. Le capital domine sans aucun doute, mais il ne surdétermine pas tout, des sphères entières d’activité lui échappent encore... "Ce qu’il reste à faire à la gauche aujourd’hui, c’est opposer à l’émergence d’une gouvernementalité néo-libérale dans les États euro-atlantiques une vision alternative du bien - une vision qui refuse que l’homo oeconomicus soit la norme de l’humain, et qui rejette les conceptions de l’économie, de la société, de l’État et de la (non)morale tributaires de cette norme. Il s’agirait, dans sa forme la plus rudimentaire, d’une perspective où la justice n’aurait pas pour centre de gravité la maximisation de la richesse ou des droits individuels, mais l’encouragement et l’accroissement de la capacité des citoyens à se gouverner eux-mêmes en partageant le pouvoir et donc en apprenant à collaborer. Dans un tel système, les droits et les élections seraient l’arrière-plan de la démocratie, et non son alibi...""Au contraire, une conception de gauche de la justice mettrait l’accent sur des pratiques et des institutions de pouvoir populaire partagé ; une distribution des richesses et un accès aux institutions modérément égalitaires ; une évaluation continue de toutes formes de pouvoir - social, économique, politique, même psychique ; une vision à long terme de la fragilité et de la finitude de la nature non-humaine ; et l’importance, pour l’épanouissement humain, d’une activité intéressante et de logements décents. Aucune de ces valeurs, quelle que soit celle qu’on choisit de privilégier, ne découle de la rationalité néo-libérale, ni ne satisfait aux critères néo-libéraux du bien. Développer et promulguer cette contre-rationalité - une représentation différente des êtres humains, de la citoyenneté, de la vie économique, et du politique - est une nécessité capitale si nous voulons façonner un avenir plus juste et combattre aujourd’hui les politiques mortifères de l’empire américain."

Sources et articles associés :

Publié dans Politique et Société

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article