Fiscalité, le MEDEF dicte sa loi !
Le nouveau président du Medef se nomme Pierre Gattaz, et d’emblée dans son discours d’investiture il a chiffré le montant des prélèvements qui pèsent sur les entreprises à supprimer.
Selon lui, il faut retirer (au patrons) 50 milliards de charges sociales et 50 milliards de charges fiscales par an sur cinq ans, et les transférer sur la TVA et la CSG.
Il faut rappeler que papa Yvon Gattaz (créateur de l’entreprise dont a hérité Pierre) était aussi un joyeux plaisantin : c’est lui qui obtint la suppression de l’autorisation administrative de licenciement qui devait permettre la création de centaines de milliers d’emplois car, nul ne l’ignore, c’est parce que les patrons ont peur de ne pas pouvoir licencier qu’ils n’embauchent pas !
Alors, dans la famille « Menteur et Profiteur », après le père voici le fils ! Laissons maintenant la parole à Etienne Pinte, député UMP, qui en 2012 répondait indirectement à Gattaz père : « Parmi les entraves à la compétitivité, vous évoquez les contraintes administratives. Ayant été le rapporteur des deux lois sur la suppression de l’autorisation administrative de licenciement, je me dois de rappeler que ces textes n’ont donné lieu à aucune création d’emploi alors qu’ils étaient censés en entraîner 450 000. » Pour mémoire Gattaz père, prénommé Yvon, est l’ex-président du CNPF, l’ancêtre du Medef…
Vous ne vous en étonnerez pas, comme tous les libéraux, Pierre Gattaz est maladivement opposé à la fonction publique, tous ces marchés qui lui échappent le mettent hors de lui. Mais lui est plus vicieux, sournoisement avec machiavélisme il essaie de faire ressortir ce que les gens ont de plus mauvais en eux, pour s’en servir à leurs dépends : il propose la délation et la collaboration de classe. Comme la division public/privé a très bien marché, alors maintenant il propose la division public/public. Lors de son discours, Pierre Gattaz a proposé de mettre les fonctionnaires en mode usine avec une seul objectif : la rentabilité. Pour cela il se propose de : « Poser la question aux gens qui voient les gaspillages : aux infirmières dans les hôpitaux, aux employés de bureau dans les administrations, aux agents territoriaux dans les collectivités … Ils en savent beaucoup, ils savent où trouver les économies et souhaiteraient pouvoir proposer des solutions. » Ah, démagogie, démagogie, par contre, pas un mot sur les juteux marchés publics passés au privé avec en prime les nombreuses malfaçons et surcoût que cela entraine, et pas un mot sur les fameux partenariats public/privé qui font les choux gras de nombreuses entreprises privées. Pour le Medef l’argent public est mal utilisé quand il ne va pas dans leur poche. D’ailleurs leur ancienne présidente en est l’exemple même…voir ici !
Par contre force est de reconnaitre que ces gens là ne manquent pas d’air, plus les conditions des français se dégradent et plus ils demandent des exonérations, des subventions, des privilèges, toujours plus ! Ils sont insatiables, depuis 30 ans malgré les baisses de cotisations, les allégements d’impôts, et les aides diverses et variées ils n’ont créé que du chômage et de la précarité, mais ils osent ! C’est ce qui manque cruellement à nos syndicalistes ! Plutôt que demander le maintien de la retraite à 60ans et discuter sur les 35 heures (cette frilosité doit bien faire rire le Medef), il faut passer à l’offensive : le mot d’ordre devrait être « 30h de travail et 30 ans de cotisations ! ». Ce n’est pas en s’arque boutant sur ce que l’on a, mais en demandant davantage que l’on progressera et que l’on fera disparaitre ce petit sourire compatissant des lèvres du patronat…
Il y a quand même une chose positive : les trois derniers personnages les plus puissants, dans notre société capitaliste, SEILLIERES, PARISOT, GATTAZ sont tous des héritiers. Le mythe de la fluidité sociale dans notre société de classes apparait bien ainsi comme un mythe : pour s’enrichir et capter le pouvoir (et je ne parle pas du pouvoir des élus politiciens, ces « fondés de pouvoir » de la bourgeoisie, mais du véritable pouvoir qui n’exige pas l’élection), il est bien préférable de ne pas travailler que de travailler.
Lire également : LES FONCTIONNAIRES DU PRIVE
« Ne parlez pas « d’ACQUIS » sociaux, dites « CONQUIS » car rien n’est jamais acquis. Le patronat ne désarme jamais ! »…Ambroise CROIZAT
Sources : CCR link
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