Mémoire d'éléphant

Publié le par Frico

L'Eléfantentreffen ?

Elle se déroule en Allemagne, c'est une des dernières grandes concentrations moto.

-Selon les sources, l'histoire aurait commencé en 1953 lorsqu’un possesseur de Zündapp KS601-l’éléphant-vert invita trois amis dans son jardin...Avec le temps on comptait une vingtaine de sides Zündapp et la rencontre amicale déménagea à Solitude en 1956, ou le nom "Elefantentreffen" y fut employé pour la première fois.

-"L'Elefantentreffen" doit donc sa célébrité à son ancienneté (1956)...mais pas seulement !

-Cette "réunion" serait née aussi (en partie ??) de la volonté d’anciens soldats motocyclistes nostalgiques de la Wehrmacht qui se retrouvaient  au Nurburgring avec les side-cars surnommés "les Eléphants-verts"…

Le rassemblement s'est peu à peu débarrassé de ces tristes origines pour devenir l'un des évènements incontournables de la vie d'un "vrai motard", ironie de l'histoire il est devenu  au fil des ans un rassemblement international et cosmopolite.

-Dès 1961 un bon millier de motards se rencontrèrent au Nürburgring.
Après une errance au Salzburgring a partir de 1979 on se retrouva de nouveau au Nürburgring en 1991. On y retrouve entre 5000 et 10000 participants.
Février 1973 un certain vendredi soir, en sortant du boulot, ma Honda CB 350 chargée dès la veille d’une simple guitoune, je retrouve deux autres "givrés" en 4 pattes, direction le Nurburgring, deux passagères courageuses en "croupe".
De nuit, aller et retour sur le verglas par -5°C-15°C…fallait vraiment avoir envie!
Le brouillard, le froid, les chutes pour l’un de nous (miro comme une taupe)…Il allait tout droit quand…fallait tourner et réciproquement !
La première nuit passée dans une grange blottis les uns contre les autres, la deuxième sur place sans matelas ni duvet...ni "bouffe" (nous avions eu la bonne idée de ne pas trop nous charger)…
Des trucs qu'on oublie pas...Offerts par des Allemands des saucisses tièdes englouties avec du Whisky autour d’un feu immense…bien chaud devant mais des glaçons dans le cou…C'était les "ELEPH" 73 !
Sur la route des "ELEPH" 73...votre serviteur ("Barbour"en mouton doré piqué à ma Mère) et nos deux courageuses passagères...c'est Hervé (ci dessous) qui prend la photo.
En la circonstance, les motos étaient équipées de tabliers et manchons. Pour l’anecdote, Hervé conduisait mains nues dans les manchons….chauffés par deux ampoules de code, tellement efficace...que parfois il se brûlait !
Dimanche matin : Le démarrage des motards et des motos est laborieux.
Nous y étions !
"Les éléphants" aujourd'hui :

La rassemblement s’est ensuite déplacé sur le Salzburgring en Autriche avant de revenir en Allemagne (près de la frontière tchèque) en 1989. C’est au plus fort de l’hiver que se déroule cette "concentre". Glisse oblige il y a bien sûr plus de side-car que de moto en solo.

Moins 10°/15°C en route, moins 15°/20°C sur place, on campe, on se les gèle grave…tout ça pour quoi ? Vivre avec d’autres une "aventure" difficile, unique et inutile!

La principale épreuve de cette concentration le temps d'un week-end loin de tout consiste tout simplement à supporter le froid.

- La seconde : rouler sur la neige et le verglas.
- La troisième : rencontrer d’autres "givrés".
-La quatrième : arriver et rentrer entier…

"Les Éléphants" incarne encore aujourd'hui le mythe du motard pur et dur. Mais le périple pour accéder au circuit est digne d'un rallye de l’extrême en raison des conditions météorologiques glaciales (fin janvier début février).

On y trouve des milliers de passionnés, soulagés d’être arrivé dans ce lieu perdu inhospitalier et  glacés.

Ca passe quand on a trois roues, mais les choses sont nettement plus difficiles sur deux roues...Les chutes nombreuse font alors inévitablement partie du voyage. Mais on peut les limiter à condition de s'y être préparé. Pour ce faire, certains montent des chaines, tandis que d'autres roulent pieds au sol pour prévenir  toute glissade.

La diversité des motos est à l'image de celle des pilotes. L’originalité a toujours été de mise, mais la frime reste au vestiaire.

Aujourd’hui aux "Elephs", on voit de tout : des sportives, mais aussi beaucoup de motos de collection (qui à l'époque ne l'étaient pas) des attelages en nombre, des trails, des roadsters, des trike, des voitures. Le nombre de motos anciennes, de BM bien sûr, d'Oural, de Guzzi perpétue les origines. Le soir autour de brasiers géants l'ambiance est toujours assurée. Allemands, Espagnols, Italiens, Suisses, Britanniques, Français et motards d’Europe de l’Est se comprennent à demi mot…la bière et les alcools forts aidant au dialogue.

Le retour est moins agréable que l'aller, on est crevé, le temps est toujours aussi pourri, mais on est fier de "l'avoir fait ".

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article