De la "bonne" utilisation des crises et catastrophes
Vive les crises
"seule une crise peut obtenir des masses que des notions politiquement impossibles a admettre deviennent politiquement inévitables"...ce qu'ils appellent "des changements" plus ou moins profonds du fonctionnement (dans tous les domaines) de la société…
Historiquement, à l'issue de la seconde guerre mondiale, le "plan Marschall" (1947) est l'exemple type de cette démarche.
Si peu éloigné de la caricature "des Guignols", dénoncer cet aspect méconnu d'une certaine pratique politique me tient particulièrement à cœur…
Pourquoi la "World Company"*(1) aime les désastres ?
Par Naomi Klein*(2) (journaliste Canadienne) Los Angeles Times, le 27 janvier 2008 (extraits)
« Si cette sorte d’opportunisme de crise nous semble si familier, c’est tout simplement parce qu’il l’est. Ces quatre dernières années, j’ai mené des recherches sur ce domaine peu exploré de l’histoire économique : la manière dont les crises ont préparé le chemin de la révolution économique droitière tout autour du globe.
Une crise frappe, la panique se répand et les idéologues colmatent la brèche en réorganisant rapidement les sociétés dans l’intérêt des entreprises les plus importantes. Je désigne cette manœuvre sous les termes de « capitalisme du désastre ».
Parfois les désastres nationaux déclencheurs ont consisté en de véritable coups portés aux pays : guerres, attaques terroristes, catastrophes naturelles. Il s’est plus souvent agi de crises économiques : spirales de la dette, hyperinflation, chocs monétaires, récessions. »…
« A coup sûr, les pays désespérés acceptent généralement d’endurer toutes les contraintes pour obtenir un financement. Une atmosphère de panique laisse également les coudées franches aux politiciens pour mener des réformes radicales qui auraient été bien trop impopulaires en d’autres circonstances, comme la privatisation de services essentiels, l’affaiblissement des protections des travailleurs et les accords de libre-échange. Lors d’une crise, le débat et le processus démocratiques peuvent être facilement écartés comme des luxes inconsidérés.
Les politiques de libre-échange présentées comme des remèdes de premier secours permettent-elles effectivement de résoudre les crises qui se présentent ? Pour les idéologues impliqués, cette question n’est que de peu d’intérêt. Ce qui compte, c’est qu’en tant que tactique politique, le capitalisme du désastre fonctionne parfaitement.
C’est l’économiste adepte du libre marché Milton Friedman qui a formulé, dans la préface de la réédition de 1982 de son manifeste, « Le capitalisme et la liberté », la présentation la plus concise de cette stratégie. « Seule une crise - réelle ou ressentie - produit de véritables changements. Quand cette crise intervient, les actions entreprises dépendent des idées présentes alentour. C’est là, je pense, notre fonction essentielle : développer des alternatives aux politiques existantes, les maintenir vivantes et disponibles jusqu’à ce que le politiquement impossible devienne politiquement inévitable. »
Une décennie plus tard, John Williamson, un conseiller de premier plan au sein du FMI et de la Banque Mondiale (à qui l’on doit l’expression « le Consensus de Washington »), est allé encore plus loin. Il a demandé à une assemblée de décideurs politiques de haut niveau « s’il serait concevable d’envisager de provoquer délibérément une crise afin de supprimer les obstacles politiques aux réformes ». »…
Naomi Klein
-"Les gaz à effet de serre" : Avec le battage fait autour de l'écologie et "l'avenir de la planète" (comme nouvelle religion à la mode) on peut craindre le pire ! C'est déja de nouveaux impôts imposés aux plus modestes et des exonérations aux gros (taxes éco et carbone)...
Faut il en rajouter ?
- *(1) les guignols de l'info (canal+)
- *(2) Naomi Klein née le 5 mai 1970 à Montréal est une journaliste canadienne, auteur, cinéaste et activiste altermondialiste.
L'histoire familiale de Naomi Klein est teintée d'activisme politique. Ses grand-parents Américains étaient des marxistes dans les années 1930 et 1940.
Son grand-père a été renvoyé de son poste d'animateur chez Disney après y avoir organisé la première grève de l'histoire des studios, ses parents ont immigrés au Canada en protestation contre la guerre du Vietnam.
Elle y dénonce la réduction de l'espace public, social et citoyen au profit des multinationales au travers de la prolifération de leurs logos.
Elle évoque l'exploitation de la misère que conduisent selon elle les multinationales envahissantes telles que McDonald's, Nike, Coca-Cola, Starbucks ou encore Wal-Mart...
- *(3) référence au film "AVATAR" de J Caméron
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