Sécurité routiére : La coupe est pleine !
On croyait qu’il était impossible de faire plus répressif en matière de sécurité routière. Eh bien si !
Le Premier ministre François Fillon, poussé à la roue par le président Sarkozy et son fidèle bras droit, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, a présidé, le 11 mai, un Comité interministériel de sécurité routière (CISR), qui a accouché de nouvelles sanctions…
Voici les mesures qui seront appliquées à la moto. Le communiqué est réduit à sa portion congrue, mais c’est le seul document que nous a remis le service de presse de Matignon, et les ministres n’ont pas souhaité s’exprimer devant les journalistes à l’issue du CISR…
Les plaques d’immatriculation pour les deux-roues motorisés seront de plus grande taille.
Selon nos informations, la dimension des plaques serait portée à 21x27,5 cm. L’idée d’un identifiant à l’avant n’a pas été retenu. Le but de cette mesure : « il faut rendre plus opérants les contrôles », précise le communiqué…
Les conducteurs de motos et de tricycles devront porter un équipement rétro-réfléchissant.
Bande fluo sur le blouson ? Chasuble jaune ? Il n’est pas précisé la nature de cet équipement.
Ceux qui reprennent l’usage d’une moto après 5 années d’interruption devront suivre une formation.
On suppose que les autorités se baseront sur un certificat d’assurance pour le déterminer, mais là encore, peu d’infos ont filtré sur l’application d’une telle mesure.
En dépit de ce que nous indique depuis deux ans la Sécurité Routière, ce CISR a une nouvelle fois mis l’accent sur le contrôle des vitesses.
Ce facteur n’est pourtant plus considéré comme le vecteur n°1 des accidents, l’alcool étant passé devant.
Les panneaux indiquant la présence de radars fixes seront supprimés et les cartes d’implantation des radars ne seront plus rendues publiques.
Les avertisseurs de radars, qui sont une incitation à enfreindre les règles en matière de limitation de vitesse, seront interdits.
1000 nouveaux radars seront déployés d’ici à la fin 2012, et des radars mobiles permettant de contrôler la vitesse des usagers à partir de véhicules en circulation, seront expérimentés dès cette année.
Les excès de vitesse de plus de 50 km/h sont désormais qualifiés de délit dès la première infraction.
Toute alcoolémie en situation de conduite supérieure à 0,8 g/l sera sanctionnée par le retrait de 8 points au lieu de 6 actuellement.
L’idée d’abaisser à 0,2 g/l le taux d’alcoolémie pour les 18-25 ans n’a finalement pas été retenue.
Téléphoner en conduisant est désormais sanctionné par une contravention de 4e classe (au lieu de 2e classe).
Dans ce train de mesures répressives, l’utilisation du portable au volant semble avoir été oubliée : le recours à l’oreillette (ou kit mains libres) est toujours autorisé.
L’État n’a souhaité froisser ni le lobby des producteurs de boissons alcoolisées ni celui des opérateurs de téléphonie mobile. On considère pourtant qu’un accident de la circulation sur dix est imputable à l’usage du téléphone.
Les deux-roues comptent souvent parmi les victimes des automobilistes accaparés par une conversation téléphonique, ces derniers ayant une attention considérablement diminuée.
Le CISR n’a pris aucune mesure pédagogique ou éducative, ce qui prouve de manière flagrante l’orientation vers la répression de ce gouvernement. « Les accidents sont en majorité dus à un problème de cohabitation entre véhicules », commente Frédéric Jeorge, coordinateur technique de la FFMC. « Or, cela se règle par une meilleure éducation à la circulation, par de la prévention, mais pas par de la répression. » Le gouvernement semble avoir une nouvelle fois raté son rendez-vous avec la sécurité routière. Avec de telles mesures répressives, on craint ne revoir avant longtemps les statistiques d’accident repartir à la baisse.
Nicolas Grumel-Motomag.com- 11/05/2011
Communiqué FFMC - 11 mai 2001
Un CISR d’urgence… pour des mesures rétrogrades et inadaptées.
Convoqué pour un Conseil Interministériel de la Sécurité Routière, le gouvernement a promis d’avancer pour la sécurité des usagers de la route, notamment les plus vulnérables.
En pratique, les mesures proposées sont, une fois de plus, complètement à côté de la plaque, ignorant la réalité de terrain et l’ensemble des travaux et concertations de ces dernières années.
Vitesse, vitesse, vitesse
Sans surprise, bien des mesures concernent la vitesse : fin des avertisseurs de radar et des panneaux, amendes plus lourdes et modulables selon la période…
Alors qu’on sait que les grands excès de vitesse ne représentent qu’une part infime des infractions, que la plupart des accidents ont lieu à basse vitesse, et que l’hypovigilance reste une cause majeure. Même à 30 km/h, un conducteur inattentif peut tuer.
Attention devant !
La vigilance, parlons-en. Les amendes pour téléphone au volant et utilisation d’appareils détournant l’attention seront augmentées... pas mal. Mais toujours pas un mot ni la moindre campagne d’information sur le fait qu’avoir le téléphone en main-libre est tout aussi dangereux, et que les premiers à en pâtir sont les deuxroues, dont la majorité des accidents sont causés par des défauts d’attention des automobilistes.
Et les deux-roues ?
Renforcer leur « visibilité » en les transformant en arbre de noël, et agrandir leur plaque d’immatriculation, voilà les propositions faites... Pour servir d’aérofrein et qu’ils aillent moins vite ?
Il existe déjà pléthore de réglementations sur le sujet. A quand une réelle prise en compte dans les infrastructures, des incitations sérieuses à porter un équipement de sécurité, et surtout des actions en direction de l’ensemble des usagers de la route pour un meilleur partage ?
Beaucoup de bruit pour rien
Au final toujours les mêmes vieilles recettes, les mêmes diabolisation et déresponsabilisation des conducteurs, une surenchère réglementaire inefficace et qui va à l’encontre des mesures de nos voisins européens qui obtiennent de meilleurs résultats. Il serait temps que les élus et ministres fassent preuve d’un réel courage politique et entendent les usagers plutôt que des chiffres jetés hors contexte.
Après deux années d’une inutile concertation, la FFMC appelle l’ensemble des usagers de la route, casqués ou non, à leur rappeler en 2012 et à exprimer d’ici là, dans la rue, leur ras-le-bol du tout répressif.
Contact presse : France Wolf 06 63 43 43 32
Marc Bertrand 01 48 18 03 20
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