L’obsolescence programmée

Publié le par frico-racing

Arte a diffusé il y a peu: « Prêt à jeter » une enquête édifiante qui démontre que la plupart des biens de consommation sont conçus...pour ne pas durer. Un produit usé = un produit vendu !

Tourné aux quatre coins du monde, ce film enquête sur un concept vieux comme le capitalisme mais plus que jamais d’actualité: « l’obsolescence programmée ».

enquete-sur-lobsolescence-programmee-sur-arte-L-v-copie-1

Ce qu’on appelle «obsolescence programmée», est en fait un modèle économique inventé dans les années 1920. Les partisans de cette théorie affirment "qu’un article qui ne s’abîme pas est une tragédie pour les affaires".

On peux ajouter aujourd’hui, que c’est une tragédie également pour la société moderne de croissance, laquelle se base sur un cycle de plus en plus accéléré de production, de consommation donc de gaspillage.

Appelée aussi « désuétude planifiée », cela  consiste à créer un bien en prévoyant sa date de désuétude. Par ce procédé, des fabricants conçoivent des objets dont la durée de vie commerciale (mais pas nécessairement la durée de vie technique) est délibérément courte.

Ce stratagème oblige ou incite les consommateurs à remplacer rapidement leurs produits, et donc, à acheter de nouvelles marchandises.

Dans certains cas, les fabricants ajoutent sciemment des défauts de conception à leurs produits (les bas nylon*).

Cette technique est utilisée en particulier par de nombreux fabricants de véhicules, de jouets, de vêtements, de chaussures, d'appareils électroménagers, d'ordinateurs et de leurs périphériques, de logiciels, de machines à roulements à billes, d'appareils électroniques,  et autres appareils requérant l'utilisation d'une recharge ou "mémoire" quelconque (logiciels, téléphones, imprimantes etc).

L'obsolescence programmée regroupe donc  un ensemble de techniques visant à réduire la durée de vie d'un produit afin d'en augmenter le taux de remplacement. Souvent aussi avec l’aide de lois faites sur mesure par leurs relais au pouvoir (contrôle technique auto, durée de vie d’un casque etc)…

Cette demande profitera au fabricant/actionnaires…et/ou à ses concurrents.

Le secteur bénéficie alors d'une production plus importante, stimulant les gains de productivité (économies d'échelle) et le  progrès technique (qui accélère l'obsolescence des produits antérieurs).

Cette stratégie a un impact sur l'écologie. En effet, l'obsolescence programmée encourage la consommation à outrance et sans limites.

Des tonnes de déchets occidentaux (techniquement en état de marche) sont ainsi abandonnées dans des zones de la planète qui leur servent de dépotoir (par exemple au Ghana ou en Inde) et qui se retrouvent parfois dès lors gravement polluées.

 

frico

*Ca ne date pas d’hier !
  • Claquent les ampoules : À Livermore, en Californie, une ampoule mystérieuse éclaire depuis cent dix ans. Filmée en permanence, elle a survécu à deux webcams. Sans aller jusque-là, ses congénères des années 1920 fonctionnaient en moyenne deux mille cinq cent heures. Mais, en 1925, un cartel d’industriels réduisit cette durée à mille heures, pour forcer les consommateurs à en acheter plus souvent. Cette entente sera condamnée en 1953, sans effet. Depuis, des inventeurs déposent des brevets permettant d’augmenter la longévité des ampoules, jusqu’à cent mille heures pour l’un d’eux. Mais, bizarrement, on ne trouve pas ces produits miracles en rayon !
  • Filent les bas : En 1940, le groupe Dupont, fleuron de la chimie, lance le Nylon. Grâce à cette fibre révolutionnaire, les bas ne filent plus et les consommatrices sont ravies. Mais l’affluence des premiers temps une fois passée, les boutiques désemplissent et les ingénieurs sont sommés d’inventer des produits moins résistants. En variant la quantité d’additifs protégeant la fibre, ceux-ci ont, bon gré mal gré, programmé l’usure du produit. Et les mailles se sont remises à dégringoler sur les jambes des femmes…
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article