JUSTICE...LA LOI DU TALION ?

Publié le par frico-racing

A MORT !

La France fut grande parce qu'elle fut la première en Europe à abolir la torture malgré les esprits précautionneux qui, dans le pays, s'exclamaient à l'époque que, sans la torture, la justice française serait désarmée, que, sans la torture, les bons sujets seraient livrés aux scélérats.
La France a été aussi parmi les premiers pays du monde à abolir l'esclavage, ce crime qui déshonore encore l'humanité.
Pourtant, il se trouve que notre pays aura été, en dépit de tant d'efforts courageux, l'un des derniers pays "civilisé", presque le dernier à abolir la peine de mort en 1981 !

Aujourd'hui, à l'occasion d'un crime plus ou moins sanglant, la tentation de rétablir la peine de mort est toujours d'actualité et plane toujours.

Emotion ou reflexion ?

La démagogie et les récupérations sarkoziénnes systématiques à l’occasion de chaque faits divers est l'illustration des diversions, de la poudre lancées aux yeux du « bon peuple » et de la tactique éculée (mais toujours efficace) du bouc émissaire...(la justice qui ferrait mal son travail) en exploitant l'émotion ressentie par l'opinion, lors de crimes particulièrement odieux comme celui de Laetitia.
La dissuasion?

Des Le Pen à Ménard en passant par les "discussions de comptoir", les arguments en faveur du rétablissement seraient l'efficacité pour faire baisser la criminalité, dont les études ont pourtant montré qu'ils étaient faux, et la diminution des coûts du système carcéral (qu'il convient de confronter aux nombres de condamnations).
Précisons ; même si l’on parvenait à démontrer qu’elle répond à un besoin social vital, la peine de mort serait condamnable.

Mais ce qui rend le recours à ce châtiment encore plus indéfendable, c’est le fait qu’il n’a jamais été prouvé qu’il réponde à un besoin social véritable.
Toute société cherche à se protéger contre le crime. C’est son droit. C’est son devoir. Cependant loin d’être la solution, la peine de mort ne fait que donner l’impression (erronée) en jouant sur l'émotionnel, que des « mesures fermes » pourraient êtres prises pour enrayer la criminalité.

Et rassure ainsi toute une partie de l’opinion publique (pour l’essentiel fabriquée par les médias qui manipulent les esprits).
Mais elle détourne, en fait, l’attention des mesures nécessaires pour prévenir le crime.

Un ancien ministre anglais Edward Heath déclarait à la Chambre des Communes, avant l’abolition de la peine de mort dans son pays (1998) : "L’accent mis constamment sur la peine capitale nous empêche d’accorder une réelle attention et de véritables ressources à la recherche d’une solution aux problèmes posés par la criminalité dans une société moderne (…) nous devons nous pencher sur ce point au lieu de dire automatiquement que la solution est la pendaison."

Abolition : plus de crimes ?
Toutes les études le répètent. Il n’a pas été possible d’établir un lien de causalité entre le maintien ou l’abolition de la peine de mort et le taux ou le volume des crimes violents.

Les chiffres de la criminalité en provenance des pays qui ont aboli la peine de mort y compris des pays en transition vers la démocratie, confirment de manière constante que cette abolition n’entraîne pas d’augmentation de la criminalité En Lituanie, par exemple, aucune exécution n’a eu lieu depuis 1996 et le nombre d’assassinats a constamment diminué. En Géorgie depuis l’abolition, en 1997, on a observé un déclin notable du nombre d’homicides.
La récidive :

Bien sûr, un mort ne peut plus commettre de crime à l’avenir.

Mais ceci est une approche totalitaire da la prévention qui ne peut être tolérée dans une société civilisée…Combien d’innocent ont été « raccourcis » au nom de la loi du talion ?
Sans aller au USA ou cette aberration fait des ravages (surtout chez les noirs), l’affaire d’Outreau est significative de l’erreur judiciaire type, qu’en serait il advenu des « inculpés » (innocentés depuis), si la peine de mort avait encore sévi dans notre pays ?
L’expérience de nombreux pays abolitionnistes montre qu’il est possible d’isoler de dangereux délinquants ou "malades" et de garantir la sécurité publique sans pour autant leur ôter la vie (question de moyens et de volonté uniquement).
L’exécution nie complètement les principes de réhabilitation et de respect des droits de l’homme.

Il est intolérable de considérer les criminels comme des éléments indésirables à éliminer.

Les criminels sont des êtres humains qui sont des produits de la société...de ses tares et défauts.
La démocratie "attaquée"

Depuis 2001, date de l'attentat du World Trade Center aux États-Unis, de nombreux états ont pris prétexte de la sécurité pour procéder à une restriction des libertés et des droits de l'homme.

Au nom de la "guerre contre le terrorisme", la tentation est grande, également, de recourir au rétablissement de la peine de mort…pour les « terroristes » ou tueurs de flics. Merci pour les autres !

Que faire ?
C’est un mensonge de faire croire que la récidive criminelle pourrait être purement et simplement éradiquée, alors que chacun sait qu’elle est un phénomène complexe dont la prévention, qui ne sera jamais la garantie absolue d’un « risque zéro », nécessite du temps des moyens et de la sérénité.
Les personnels de justice sont soumis en permanence aux pressions pour être les applicateurs zélés de ces lois sécuritaires et, en même temps, accepter des effectifs insuffisants.

Du coup, une justice expéditive est mise en place où les situations familiales, sociales ou économiques des personnes, qu’elles soient mises en cause ou victimes, ne sont pas prises en compte.
Il n’y a pas de moyens ni d’outils pour une politique de prévention et d’alternatives à l’incarcération qui permettrait d’avoir une justice plus humaine.

La réalité

Le budget de la justice en France se situe au 37e rang sur 45 pays européens, ce qui est complètement indigne d‘un pays qui se prétend démocratique.
La grande misère de la justice se mesure, entre autres, au nombre dérisoire de juges d’application des peines et d’agents de probation qui doivent chacun s’occuper de 300 personnes détenues, en probation ou en alternative à l’incarcération et à la suppression des tribunaux de proximité, des foyers éducatifs pour la protection judiciaire de la jeunesse...
La responsabilité, en l’occurrence, est celle du gouvernement et de sa majorité qui asphyxient (comme le reste) la justice.
Enfin, comme l'écrit M. Pierre-Henri Imbert, directeur général des Droits de l'Homme au Conseil de l'Europe, il convient de garder à l'esprit que « La revanche découle de notre caractère et de nos instincts, mais pas de la loi. Celle-ci ne peut obéir aux mêmes règles que la nature humaine. Si le meurtre semble naturel au genre humain, la loi, elle, n'est pas faite pour imiter ni reproduire cette nature. Elle est faite pour corriger la nature. »

frico

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