Les 140 ans de LA COMMUNE de PARIS
La loi du 11 juillet 1880, amnistie les communards !
Si V Hugo, pour des raisons humanitaires a lutté pour cette amnistie, Gambetta lui, l’obtient pour des raisons politiques. Il demande dans son discours au Parlement, « de mettre une pierre tumulaire sur les crimes des communards ». L’oubli imposé permet de gommer de l’histoire l’exemple par trop social de ce pouvoir populaire (écrasé dans le sang), qui à l'image des révoltes actuelles inquiète encore aujourd’hui les puissants.
Anniversaire "zappé" par l'intelligentsia, s'il en est, la Commune de Paris de 1871 est un événement majeur de l'histoire. Par certains aspects, elle se rattache aux révolutions du XIXe siècle : 1830, 1848. Par d’autres, elle annonce les grandes révolutions victorieuses du XXe siècle, qui d’ailleurs s’en sont réclamées explicitement.
Marx, opposé tout d’abord à une révolte armée des ouvriers de Paris, se rallia, après la journée du 18 mars, à la Commune.
Dans « La Guerre civile en France » , il tira les premières conclusions de ce mouvement insurrectionnel de type nouveau :
« C’était la première révolution dans laquelle la classe ouvrière était ouvertement reconnue comme la seule qui fût encore capable d’initiative sociale, même par la grande masse de la classe moyenne de Paris, boutiquiers, commerçants, négociants – les riches capitalistes étant seuls exceptés. [...] La grande mesure sociale de la Commune, ce furent sa propre existence et son action. Ses mesures particulières ne pouvaient qu’indiquer la tendance d’un gouvernement du peuple par le peuple. » Lénine, parlant des événements de 1917 en Russie, rapprochait les soviets de l’organisation de la Commune de Paris : la source du pouvoir n’est plus dans des lois préparées par un Parlement, « mais dans l’initiative venant d’en bas »...
La police et l’armée sont remplacées par l’armement direct du peuple tout entier. Les fonctionnaires sont également remplacés par le pouvoir du peuple, ou placés sous son contrôle et révocables par lui.
À la suite de Marx et de Lénine, Mao Zedong et Fidel Castro se sont ralliés à ces analyses de la Commune et en ont tiré les principes de leur action révolutionnaire et de leur prise du pouvoir réussie.(1)
La Commune de Paris a apporté au mouvement ouvrier, en même temps qu’une expérience historique concrète, la valeur toujours explosive du mythe.
En ce 140e anniversaire le but des "AMIS de la COMMUNE" (2) est de rétablir la justice en faisant sortir de l’ombre ceux et celles qui ont tenté d’installer un pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple. « Nous avons décidé de redonner, à la commune, aux communards, leur dignité, en imposant leur réhabilitation. Faire sortir la Commune de l’ombre en lui donnant une place officielle dans la vie publique par des commémorations à la mesure de son importance, telle est une des revendications de la pétition que nous avons lancée pour obtenir justice. L’œuvre sociale de la commune reste d’une brulante actualité. Nous sommes certains que l’espoir d’un monde meilleur, né en 1871, n’est pas mort. Le passé peut se conjuguer au présent ! »
Sources diverses
(1)
Même si par la suite l’on vit une nouvelle bureaucratie, émanant d’un parti et non du peuple, remplacer, l’ancien pouvoir bourgeois et l'échec de ce type d'organisation à la fin du siècle dernier.
(2)
Les AMIS de la COMMUNE link
Association crée en 1882 par les Communards de retour d'exil, l'association des Amis de la Commune de Paris (1871) est la plus ancienne des organisations du mouvement ouvrier français.
Elle perpétue les idéaux de la Commune et fait connaître son oeuvre prémonitoire : école laïque, séparation de l'église et de l'état, interdiction du travail de nuit, émancipation des femmes, autogestion des entreprises...Un idéal d'une actualité brûlante dans un monde inégalitaire, toujours dominé par le pouvoir de l'argent, (à l'exemple de ce qui se passe en Grèce).
Toutes mes vidéos sur youtube: