Officiel : l’Intérieur nous fait la Sécurité routière !
Priorité à la répression
Le gouvernement a officialisé, par un décret paru le 24 novembre, le transfert de la Sécurité routière, du secrétariat d’État aux Transports vers le ministère de l’Intérieur. Au prétexte de créer un « grand ministère de la sécurité », en 2011 la barre sera mise sur la répression. De quoi accroître la colère des conducteurs.
Comme l’explique une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) datée du 24 novembre, le gouvernement a publié, lors du conseil des ministres ce mercredi, un décret d’attribution délimitant le périmètre de la Sécurité routière.
Ce décret « trace les contours d’un grand ministère de la sécurité intérieure », selon un communiqué de la Place Beauvau. « Pour la première fois, (y) sont rassemblées les forces de sécurité intérieure, police et gendarmerie (…), la prévention de la délinquance, la lutte contre les trafics de stupéfiants et la coordination des différents services et, enfin, la sécurité routière. »
Grandeur et décadence ?
Le communiqué se poursuit sur un ton allégorique : « Jamais, sous la Cinquième République, le ministère de l’Intérieur n’avait eu un tel périmètre d’action, c’est une évolution dont chacun doit se féliciter car c’est la certitude de voir encore mieux garantie la première des libertés, la sécurité. »
De la sécurité, le citoyen va en être rassasié jusqu’à l’élection présidentielle de 2012…
Répression avant éducation
On ne sait si elle portera encore ce nom en 2011, mais la Direction à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) migre donc du secrétariat d’État aux Transports à l’Intérieur. On le supputait depuis des mois déjà, et Motomag.com s’était fait écho du transfert probable à plusieurs reprises. Cela induit que l’accidentologie routière est considérée par ce gouvernement comme un problème relevant de la compétence des forces de l’ordre (police et gendarmerie), plus que de la construction et l’entretien des routes. On risque de voir apparaître de plus en plus de systèmes de contrôle, automatiques ou non, et de moins en moins de campagnes de prévention, ou encore de sensibilisation, ou encore d’éducation. La priorité ira, en toutes circonstances, à la répression.
Menace de grève
Certains l’ont déjà compris : le syndicat d’inspecteurs du permis de conduire Snica-FO (Syndicat national Force ouvrière des inspecteurs, cadres et administratifs du permis de conduire et de la sécurité routière) menace d’une « grève inéluctable » : « Sans concertation, sans consultation des organisations représentatives des personnels, de manière arbitraire, et sans tenir compte des dossiers en cours, le gouvernement veut nous envoyer sous l’autorité hiérarchique du ministère de l’Intérieur et des préfets », déplore le Snica-FO sur son site Web. « Le syndicat a fait une ultime proposition au secrétaire d’État aux Transports, seul susceptible d’éviter le conflit. Monsieur Thierry Mariani vient de nous indiquer ne plus être notre interlocuteur (…) Nous devons d’ores et déjà préparer la mobilisation, dont les modalités seront définies par la commission exécutive. »
La création du grand ministère de l’Intérieur, rêvé par le président de la République, promet d’être un parcours semé d’embûches.
Nicolas Grumel Motomag - 25/11/2010
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