Démocratie ???

Publié le par frico-racing

Vers les 700 abonnés, pour ne rien rater, abonnez vous à mon blog (gratuit) newsletter en bas de page à droite...

DE LA DÉMOCRATIE OU DE LA DÉMOCRATIE LIBÉRALE ? INTRODUCTION :

On ne se méfie jamais assez des mots qui sont utilisés, de leur définition et par la suite de leur matérialité effective. Pourtant ce n’est pas la première fois que j’alerte sur ces questions.
Or, on ne peut confondre « Démocratie » et « démocratie libérale », qui n’ont absolument pas le même sens et de fait le même contenu, expliquant d’ailleurs une partie des « crises politiques » successives que traversent « l’Union Européenne ».
A ces éléments théoriques, rajoutons les crises démocratiques pures que traversent la Turquie (arrestation du principal opposant à Erdogan) ou en Roumanie (idem), la Roumanie étant intégrée à l’Union Européenne et la Turquie candidate…
Rajoutons le non respect du Non Français lors du référendum de 2005, cause profonde des problématiques politiques du pays (abstentions, extrême droite, difficultés sociales etc.).
L’objet de ce papier étant de faire réfléchir sur ces concepts à la fois proches et en fait opposés…

DE LA DICTATURE : La dictature est un système dont le pouvoir est maîtrisé par un homme seul ou un groupe d’hommes, pouvoir étant défini comme la souveraineté (pouvoir de discuter et décider, pouvoir d’appliquer et pouvoir de juger)…
Traditionnellement aujourd’hui on range la Russie de Poutine comme une dictature, là où Emmanuel TODD en parle comme une démocratie autoritaire.
Rappelons qu’en Russie et quoi qu’on en pense il existe une constitution ce qui n’est pas le cas d’Israël pourtant présenté comme démocratie ; des élections, une chambre parlementaire (la Douma) et une opposition reconnue le Parti Communiste (57 députés sur 450) premier parti d’opposition... (Politique en Russie — Wikipédia)
Soulignons et rajoutons que l’indice de popularité de Poutine dans son Pays est de 78 %, ce que bien des dirigeants européens aimeraient avoir…
Donc Dictature et démocratie sont à la fois en opposition radicale et se ramifie dans des relations ambiguës ou plus exactement « dialectiques »

DE LA DÉMOCRATIE ? La démocratie a un sens précis qui est le produit de la définition du mot grec (Démos-Cratos) « Démos » étant le peuple (donnant démographie), « cratos » (en fait « cratère ») pouvoir.
Le démocratie est donc le pouvoir du peuple qui s’exprime à travers les élections, aspect que l’on retrouve dans notre propre constitution dans son article 3 : « la souveraineté appartient au peuple »
Rajoutons qu’à partir des travaux de Condorcet ont été précisé que pour que la démocratie existe et fonctionne la constitution doit reconnaître la séparation des trois pouvoirs, ou pour reprendre l’expression exacte de Montesquieu : «par la disposition des choses je veux voir qu’un pouvoir puisse arrêter le pouvoir »…

Ces trois pouvoirs étant :
* Le pouvoir législatif (discuter et voter les lois)
* Le pouvoir exécutif (faire appliquer les lois)
* Le pouvoir judiciaire (pouvoir de sanction).

QU’EST CE QUE LA DÉMOCRATIE LIBÉRALE ? De plus en plus de dirigeants politiques en Europe, ne parlent plus de démocratie, mais de « démocratie libérale » qu’ils opposent aux régimes autoritaires ou aux dictatures (type Russie).
En quoi de ce fait, rajouter le mot « libéral » rajoute au sens de la démocratie ? Faut-il rajouter le mot « libéral » pour renforcer l’idée de liberté ? Ou s’agit-il au contraire derrière un mot d’apparence positif (qui peut être contre la liberté?) construit un corset social et sociétal ???
Rappelons pour nous mettre sur la piste que dans les temps où l’Union Soviétique existait on opposait les sociétés de la « démocratie libérale » au sociétés des « démocraties populaires ».
L’opposition tenait quand à la nature du régime économique :
* Les démocraties libérales reconnaissant le capitalisme libéral fondé sur le marché et la concurrence comme le système économique dominant, le service public n’étant que la partie complémentaire, la variable d’ajustement à l’image des budgets étatiques, devant en priorité aider et accompagner les entreprises du marché.
* Les démocraties populaires fondés sur un système économique où l’État est le pilote de l’économie.
Je ne peux ici développer ces aspects car renvoyant à des analyses plus pointues, mais on peut depuis la fin de l’URSS, constater le développement du marché mondial et des profits mondiaux qui s’accompagnent dans le même temps d’une réductions des droits sociaux et protections collectives en Europe (travail, salaires, emplois, santé, services publics, retraites) ainsi que la baisse des budgets publics (France) en faveur des services publics, faisant par ailleurs exploser les déficits et dettes dite publiques dont les marchés se rassasient…
La fin du mur de Berlin et l’implosion de l’URSS ont mis fin, non seulement à la « guerre froide » mais aussi à cette séparation entre « démocratie libérale » et « démocraties populaires », la Russie de Eltsine aidé par les conseillers américains tombant dans le système économique libéral... expliquant les privatisations industrielles en Russie et l’émergence des oligarques...et de la corruption qui va avec…
Comprenons donc que la « démocratie libérale » n’est pas la démocratie, mais une démocratie qui accepte le capitalisme de marché comme système économique indépassable.

LES CRISES DÉMOCRATIQUES EUROPÉENNES : Certes, si tout commença en 2005, on ne peut dire que la suite fut brillante.
Tous les autres traités furent adoptés au forceps, sans jamais demandé l’avis des peuples, la monnaie unique servant uniquement les logiques du marché unique, fondé sur la compétitivité, la concurrence et le libre échange (le fameux "marché libre et non faussé")...
En vue d’empêcher tout opposition, furent alors imposés en France, les Métropoles, métastase institutionnelle, qui en détruisant les communes, détruisaient l’idée même de démocratie (pouvoir du peuple) dont les communes étaient dépositaires, du fait de leurs missions de répondre aux « besoins locaux » en termes de services publics, c’est à dire de réponse à l’intérêt général.
Avec la Métropole, on passe de « services publics qui font » à des « services qui gèrent » et font appel pour faire à des prestataires privés, missionnés par « appel d’offre » se goinfrant de profits, sans que les services ne soient remplis…
Les précarités sociales (R.M.I-R.S.A-Chômage-Intérims, Temps partiels contraints, et autres restaurants du cœur accompagnant les privatisations industrielles…
C’est dans ce cadre et avec cette humus accumulé, que l’on observa la monté des mouvements d’extrême droite (F.N/R.N en France), car les précarités sociales sont le terreau des fascismes ; et dont les dénonciations morales n’ont jamais permis à personne de les combattre effectivement.
Les populations sont fatiguées de répondre à l’Hameçon des valeurs et exigent des réponses politiques à leur désarroi social…

L’IMPOSSIBILITÉ DE CHANGER DE SYSTÈME :
La démocratie libérale a une limite démocratique, qui est dans le refus des peuples de pouvoir changer de système économique, c’est à dire de rompre avec le capitalisme de marché, défini par l’Union Européenne, comme « la fin de l’Histoire », d’où cette dénomination de « démocratie libérale »…
* Ainsi en Turquie, l’arrestation de son opposant se fait sans que l’Union Européenne ne réagisse vraiment,
* L’annulation des élections en Roumanie, puis l’arrestation et l’interdiction faite au principal opposant se fait au nom de la liberté démocratique contre les intrusions Russes, sans aucune preuve à apporter, comme si Poutine n’avait pas d’autres chats à fouetter que la Roumanie
* Enfin il nous faut réfléchir sur le cas particulier de la France considéré comme une grande démocratie…

LA DÉMOCRATIE ECONOMIQUE EN FRANCE : Rappelons tout d’abord des éléments historiques factuels qui commencent avec la victoire de la Résistance, sur le programme les jours heureux, en 1944, construisant les nationalisations industrielles, les services publics, la planification, la sécurité sociale, et un plan de reconstruction (hôpitaux, énergie, écoles, lycées, universités)…
Et c’est cette politique qui a donné les résultats suivants
* La France fut 3ème puissance économique du monde (Aujourd’hui 6/7ème)
* Premier système de santé au monde (aujourd’hui 24ème)
* Une des premières puissances industrielles productive (aujourd’hui on importe 40 % de ce que l’on achète, dévoilant nos dépendances industrielles et notamment la Chine pays « communiste »).
* La première puissance énergétique au monde (nucléaire – On ne discute pas ici de son opportunité),
* Un grande puissance diplomatique parlant à tout le monde et écouté partout dans le monde (Discours O.N.U Villepin).
* Le pays où l’on vit le plus longtemps en retraite (24 ans)
* Une puissance aéronautiques et spatiale (Concorde, Airbus, Ariane)
* Une grande puissance culturelle connue et reconnue du monde entier
Et la liste pourrait s’allonger...
UNE DÉGRADATION SYSTÉMIQUE : Tous ces critères se sont dégradés, sans compter en plus la hausse concomitante des pauvretés et de la délinquance...Car si la pauvreté ne justifie pas la délinquance et les actes de violence, il n’en reste pas moins statistiquement vrai qu’il existe un lien indubitable entre ces deux éléments.
Et si la délinquance individuelle était la conséquence directe des délinquances collectives organisées par le capitalisme de marché et ses violences sociales (Salaires, emplois, conditions de travail, retraites).

L’INSOUMISSION OU L’INTERDICTION DE CHANGER DE SYSTÈME : En France aussi, depuis 1983 (tournant de la rigueur, c’est à dire acceptant le système du capitalisme mondialisé), il est politiquement interdit de changer de système économique, depuis que la sociale démocratie, s’y est rallié.
La séquence Hollande n’a pas laissé dans les mémoires de français, les meilleurs souvenirs du progrès social…
Surgit alors la démarche de l’Insoumission fondé sur un programme de rupture et le tribun Mélenchon,  que le système pense pouvoir maîtriser, mais à 22 %; le danger, pour la bourgeoisie est trop grand…

L’ANTISÉMITISME COMME ARME DE DISSUASION : Reprenant l’arme de l’antisémitisme supposé de Corbin en G.B, l’obligeant à partir, l’accusation d’antisémitisme fut systématiquement appliqué contre Mélenchon et les insoumis, sans rappelons le aucune preuve ni aucun élément de preuve…
Rappelons qu’en France, l’antisémitisme est un crime et condamné par les tribunaux. Or non seulement il n’y a aucune condamnation contre les insoumis, mais il n’y a aucune plainte effective, démontrant par l’absurde qu’il s’agit d’une seule campagne médiatique, en vue de dissuader Mélenchon de se présenter ; avec le soutien tacite (par abstention, ou silence) de la sociale-démocratie élargie (P.S, Verts et P.C.F), car ne rien dire revient, non seulement à accepter mais à soutenir !...

DE LA DÉMOCRATIE DE MARCHE / OUVERTURE : On mesure ici combien l’attention aux mots, à leur définition et à leur matérialité est importante. En démocratie libérale, la démocratie est totale tant que tu ne remets pas en cause le système économique du Capitalisme…

Réfléchissez et Contestez... Si vous le pouvez…

Le 20 mars 2025
Fabrice AUBERT- Marxiste

Articles associés ci dessous :

https://www.facebook.com/photo/?fbid=10224367543287670&set=a.10215769599664453

https://www.facebook.com/photo/?fbid=10231798192649260&set=a.10215769599664453

https://www.facebook.com/photo/?fbid=10231867754948274&set=a.10215769599664453

Publié dans Politique et Société

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Vrai ! Merci !
Répondre